Dans le cadre de son Cycle de conférences “Le Luxembourg de demain – un urbanisme de qualité pour un développement durable”, la Section des Développeurs de la Chambre Immobilière a eu le plaisir d’accueillir la première conférence intitulée : « Urbanisme, nature et biodiversité : contradictions ou symbiose ? »À cette occasion, Marcela Rufino Rocha, architecte et team leader chez A2M, a présenté une vision forte et inspirante : celle d’une architecture régénérative, capable non seulement de limiter son impact environnemental, mais aussi de réparer et réenchanter les territoires.
De l’architecture durable à l’architecture régénérative
À l’heure où le secteur du bâtiment représente plus de 40 % des émissions mondiales de CO₂, l’agence A2M place la question climatique au cœur de sa démarche architecturale. Active au Luxembourg, en Belgique et aux États-Unis, cette agence pionnière s’impose comme une référence internationale en matière de conception régénérative — une approche qui ne se contente plus de “réduire les dommages”, mais cherche à restaurer et renforcer les écosystèmes.
Pour A2M, la durabilité n’est plus une fin en soi, mais un point de départ.
L’agence plaide pour un changement de paradigme : passer du « moins mal » au « plus bien ».
Cette vision repose sur trois piliers fondamentaux :
- Concevoir avec le climat, en s’appuyant sur la bioclimatique, la résilience et l’efficacité énergétique.
- Concevoir avec la nature, en intégrant la circularité, la réutilisation, la biodiversité et une gestion régénérative de l’eau.
- Concevoir avec les personnes, à travers la co-création, l’inclusivité et le bien-être des usagers.
Chaque projet devient ainsi une opportunité de symbiose entre le bâti et le vivant, où architecture, paysage et technologie co-évoluent.
Des outils numériques au service du vivant
A2M s’appuie sur un écosystème d’outils innovants — BIM, IA, calculs climatiques, simulations LCA, ou encore design computationnel — pour relier données, usages et environnement.
L’agence travaille selon une logique d’itération continue, où la donnée environnementale oriente la conception dès les premières esquisses.
HE:AL Campus : du brownfield au greenfield
Parmi ses réalisations emblématiques, le HE:AL Campus à Esch-sur-Alzette illustre parfaitement cette philosophie.
Conçu avec EFFEKT, ce campus healthtech régénératif réunit bureaux, laboratoires, espaces de vie et commerces sur plus de 83 000 m².
Pensé comme un écosystème vivant, le site transforme une friche industrielle en un paysage urbain circulaire, passif et CO₂ neutre.
Le projet s’appuie sur les labels environnementaux les plus exigeants — BREEAM Outstanding, WELL Platinum, Passive House — et sur une infrastructure sociale et paysagère intégrée, où la nature façonne l’urbanisme.
Une approche globale
Pour A2M, “concevoir avec la nature” ne se limite pas à verdir les façades : il s’agit de recomposer les flux naturels, de favoriser la biodiversité, de réguler le microclimat et d’accueillir l’eau plutôt que de la repousser.
Les principes d’hydrologie régénérative et de Keyline Design permettent de capter, stocker et réutiliser les eaux pluviales, tout en restaurant les sols et les habitats.
Une architecture de transmission
Dans un monde où la neutralité carbone à 2050 reste un défi, A2M défend une conviction simple : chaque projet peut devenir un acte de régénération environnementale.
Leur architecture n’est pas un objet isolé, mais un agent de transformation – un vecteur d’échanges, de contamination positive, de réimprégnation écologique.
En d’autres termes : sous les pavés, la nature.